Affronter les insolvabilités en 2024
Partie 4 : Une exploration du passif et du risque
Roch Simard, MBAAU Group Canada |
A propos de cette conférence virtuelle :
Le 20 mars 2024, nous avons organisé une conférence virtuelle axée sur comment affronter les insolvabilités au cours de l’année à venir, présentée à la Banque de développement du Canada (BDC). Lors de cette discussion, j’ai eu le privilège de m’entretenir avec M. Maxime Lemerle, analyste en chef de la recherche sur l’insolvabilité chez Allianz-Trade, alors que nous explorions la résilience des entrepreneurs canadiens dans le sillage du COVID-19.
Résumé de la partie 3 :
Dans la partie précédente, nous avons discuté de l’augmentation alarmante des taux d’insolvabilité au Canada et des disparités régionales qui sous-tendent cette tendance. La conversation avec Maxime Lemerle s’oriente ensuite vers les implications financières de ces insolvabilités.
Roch a posé une question qui donne à réfléchir : “Les prévisions semblent inquiétantes, surtout en termes d’impact financier. Pouvez-vous approfondir la question du passif de ces défaillances ?” La réponse de Maxime a permis de mettre en lumière la réalité nuancée qui se cache derrière les chiffres clés.
Maxime a expliqué que les chiffres absolus confondent souvent les dettes des sociétés et des entreprises individuelles, masquant ainsi l’ampleur variable de leurs difficultés financières et les impacts macroéconomiques qui en découlent, tels que l’emploi et l’effet domino potentiel sur les fournisseurs par le biais de l’assurance-crédit. Il a souligné que la taille de l’entreprise est un facteur crucial, car les grandes entreprises ont généralement plus de dettes, ce qui a une incidence sur l’impact financier moyen des faillites.
Il a fourni une vue d’ensemble, notant qu’en 2022, le passif total s’élevait à 3,7 milliards d’USD, ce qui est nettement inférieur aux pics observés les années précédentes, et au record de 2016. Malgré une baisse en 2022, le passif moyen par faillite a suivi une trajectoire ascendante depuis 2005, atteignant 1,4 milliard d’USD, une augmentation notable par rapport à moins de 0,5 milliard d’USD en 2005. Les industries telles que les mines/pétrole/gaz, la finance/assurance, l’agriculture, la gestion d’entreprise et l’immobilier ont été mises en évidence comme ayant les montants moyens d’engagements les plus élevés.
Maxime a également abordé la question du taux d’insolvabilité, un indicateur clé pour une évaluation complète des risques. Il a souligné que le nombre absolu de défaillances est intrinsèquement lié à la composition démographique des entreprises : plus le nombre d’entreprises existantes est élevé, plus la base d’insolvabilité potentielle est importante, toutes choses égales par ailleurs. Le taux d’insolvabilité offre donc un aperçu critique de la santé du paysage des entreprises, bien au-delà de ce que les chiffres bruts peuvent véhiculer.
En conclusion, l’analyse de Maxime révèle une image complexe du paysage de l’insolvabilité, où la compréhension de la profondeur et de l’étendue du passif est essentielle pour une évaluation exhaustive des risques. Cette analyse souligne l’importance de ne pas se contenter de regarder le nombre de défaillances, mais de comprendre la gravité financière qui les sous-tend. Alors que nous continuons à traverser cette période économique difficile, une telle compréhension nuancée devient inestimable pour les entrepreneurs comme pour les décideurs politiques. Le débat met en évidence la nécessité d’être vigilant et de planifier stratégiquement pour atténuer ces risques financiers et protéger l’économie dans son ensemble.
Cette session s’inscrit dans le cadre de notre engagement continu à fournir des perspectives précieuses qui peuvent aider les entrepreneurs et les chefs d’entreprise à élaborer des stratégies pour l’avenir. Pour ceux qui n’ont pas pu assister aux séances précédentes, nous vous invitons à consulter les documents de la conférence disponibles sur notre site web afin d’acquérir une connaissance approfondie de ce paysage en pleine évolution.
Jocelyn St-Onge d’Allianz-Trade Canada et moi-même, Roch Simard, sommes à la disposition des personnes qui souhaitent obtenir plus de détails ou qui ont des questions supplémentaires.
Nous tenons à remercier Maxime Lemerle pour son analyse experte, Véronik Ménard et son équipe de la BDC pour avoir facilité cette importante discussion, ainsi que tous les participants qui se sont joints à nous pour cette conférence. C’est grâce à ces efforts de collaboration que nous pouvons nous doter des connaissances et des outils nécessaires pour prospérer dans le paysage commercial en évolution de 2024 et des années suivantes.